En fil rouge cette saison, régulièrement, Emma LACOSTE, étudiante en journalisme, viendra nous poster son petit billet humeur / humour autour du club :
Episode I : Premiers Contacts
La plus belle découverte est celle que l'on ne soupçonne pas. La mienne, le rugby à Clisson. Alors,
ne vous attendez pas aux plus belles analyses rugbystiques, mais laissez-vous guider dans les
coulisses d'un club qui vibre, soutient et enseigne à travers le rugby.
Au stade de la Dourie, la messe du dimanche est officiée par des grands spartiates en armure rouge et
verte, sous un ciel nuageux et un froid glaçant. Et lorsque l'on est novice dans le milieu rugbystique,
ça ne ressemble pas vraiment aux dimanches rêvés près du feu à se mater une série Netflix.
Et pourtant, se retrouver dans un froid de canard à encourager 30 mecs qui se jettent les uns sur les
autres pour attraper un ballon ovale (qui n'en fait qu'à sa tête), peut rapidement devenir votre sortie
préférée de la semaine.
Le 27 septembre 2020, j'initiais donc un premier contact avec le rugby à Clisson. Tout comme les
joueurs du SACC d'ailleurs, qui affrontaient leur premier adversaire de la saison : Chateaubriant. Le
match fut annoncé avec une bonne heure de retard, il fallut donc que je trouve, d'abord, un lieu pour
patienter. En suivant les habitués je compris rapidement où aller. En effet, quoi de mieux que le point
névralgique d'un stade : sa buvette, comme salle d'attente ?
Le pichet de bière fit tellement bien son effet, que sans voir le temps passer, l'arbitre signala le début
du match. Et là, premier obstacle à affronter. Il fallait, en un temps record, se lancer dans la
compréhension des règles du rugby. Pas une mince affaire.
Mais, rassurez-vous, les supporters de ce jeu à XV sont habitués, entre deux ou trois «Depuis le
débuuuuuut!!!! » criés à l'encontre de l'arbitre, ils vous expliqueront « calmement » les aspects les
plus subtils du jeu. Vous apprendrez même du vocabulaire. D'ailleurs, savez-vous ce que sont les
rucks, les cocottes et les chandelles ? Et bien, au bout d'1h de match à Clisson vous connaîtrez
parfaitement les définitions de ces termes.
Concernant le match, il fut parsemé d'essais, de pénalités et de deux cartons jaunes contre
Chateaubriant. Le choc des placages et la combativité des joueurs montrèrent, d'ailleurs, leur besoin
de renouer avec le terrain après des mois d'abstinence. Mais, pour les plus novices d'entre nous, les
dix dernières minutes furent sans aucun doute les plus marquantes.
Avec une pénalité réussie à la 75', le score donna l'avantage aux visiteurs d'un point (19-20). Pendant,
plusieurs minutes, les Clissonnais tentèrent de grappiller quelques mètres dans les 22 adverses sans
succès. Pénalité après pénalité, les joueurs ne trouvèrent pas la faille. A la 80', une énième faute des
visiteurs offrit une pénalité (oui, encore une) et un cri de joie se fit entendre dans les tribunes. Plus le
choix, Il fallait la tenter et tout reposait sur le 10 Clissonnais.
Il positionna son ballon, recula de quelques pas et se concentra pendant de longues minutes. Un
silence d'église s'installa, le souffle du public suspendu aux pas du demi d'ouverture. Il s'élança.. et le
ballon s'échappa pour finir sa trajectoire à l’extérieur des poteaux. Score final : 19-20.
Malgré la courte défaite, que les plus chevronnés auront l'occasion d'analyser en long, en large et en
travers. Les supporters ne se souviendront sûrement pas du score.
Ils se souviendront d'avoir crié contre l'arbitre. D'avoir croisé les doigts pour cette dernière pénalité.
D'avoir chanté et encouragé pendant 90 minutes. D'avoir pesté contre les décisions, peut-être
hasardeuses, des joueurs. D'y avoir cru jusqu'au bout. Et surtout, les supporters se souviendront de
leur envie de retourner au stade le week-end prochain.
Et après tout, n'est-ce pas ça, le but du sport ?